Du 14 au 19 Février 2020 avait lieu la « ROVANIEMI 150 » l’ultramarathon finlandais auquel a participé un de nos salarié Franz PORTAS. Une course de 150km à parcourir à pied, à ski ou à vélo en 42h. Le parcours traverse la forêt boréale, rivières et lacs gelés : une course qui n’est pas donnée à tout le monde, de plus l’inscription se fait sur lettre de recommandation. Aujourd’hui nous revenons sur cette aventure sportive.
Lors de ta 1ère interview tu nous as dit que ton objectif était de finir la course en 10h00, au final tu es arrivé 12ème en 18h15min au classement général sur 50 participants. Plutôt pas mal, es-tu satisfait malgré tout ?
Je suis satisfait de ma préparation matérielle, mentale et physique.
Mentalement j’étais imbattable, très confiant malgré des passages difficiles physiquement comme sur celui du fleuve glacé où le sol était comme des « dos d’ânes ».
Pour ce qui est de mon classement, je suis en partie déçu par le résultat car je suis arrivé 10ème sur les 16 participants en fat bike*.
fat bike* : vélo tout terrain dont les pneus sont très larges permettant ainsi une bonne adhérence sur terrain difficile
Comment expliques-tu l’écart entre le temps réalisé et l’objectif que tu t’étais fixé ?
Et bien, sur les 18H15, il y a eu 3 heures d’arrêt c
umulés pour pouvoir m’alimenter, cela fait partie de la « stratégie de course ». C’est-à-dire qu’il faut choisir à quel moment on s’arrête et où en fonction de la distance qu’il reste à parcourir pour s’alimenter,
J’ai aussi eu de la difficulté à ventiler dû au poids des provisions que je portais sur moi afin qu’elles ne gèlent pas pendant la course (et ainsi favoriser son assimilation par le corps en ne provoquant pas de choc thermique). Malgré des vêtements larges, ce poids m’écrasait la cage thoracique ce qui m’obligeait à m’arrêter régulièrement pour forcer de grandes respirations et me permettre de repartir « frais » et limiter mon temps d’arrêt.
J’ai également perdu entre 3h00 et 6h00 lorsque j’ai poussé mon vélo sur 16km dû à la mauvaise portance de la neige (rappelons que le vélo chargé pesait 38kg)
Et enfin il y à aussi une partie de la course qui se déroule la nuit et on avance toujours moins vite c’est pour cela que mon objectif était d’aller le plus loin possible tant qu’il faisait jour.
Cela n’a pas dû être évident pour l’orientation, le circuit était balisé ?
Oui il l’était par des bâtons avec au bout un petit réflecteur et par une signalisation adaptée en fonction des situations, des carrefours… A un moment de la course, emporté par l’élan je me suis presque égaré dans 2 descentes et donc à nouveau une perte de temps.
Est-ce une boucle à faire plusieurs fois ou un circuit dans la nature Finlandaise ?
C’est un circuit, c’est beaucoup mieux. Cela permet de voir plus de paysage même s’il a fait nuit noire vers 16h00.
Tu t’attendais à des conditions climatiques difficiles, était-ce le cas ?
J’ai été surpris à mon arrivée à l’aéroport car le climat était doux -2°C (rappelons que les températures peuvent aller jusqu’à -30C° et -40c° à cette période de l’année) ce qui engendre une neige « fuyante » et donc peut provoquer des problèmes de stabilité.
Pour la course, il faisait entre -8 au départ et -16C° dans la nuit.
Pour l’anecdote, juste avant le départ, je me suis aperçu que mes pneus avaient dégonflé à cause de l’écart de température entre l’appartement et celle de l’extérieure (un delta de 30°C ce qui agit directement sur la pression des pneus) mais pour ne pas rater le départ je les ai regonflés plus loin sur la course.
Comment t’es-tu préparé la veille de la course ?
J’ai pris de la spiruline et mangé de la viande séchée pour l’apport en protéines et fait du “gras” quelques jours avant.
J’ai bu aussi du jus de grenade, de citron et du sirop d’érable pour l’apport en micro nutriments.
Qu’as-tu trouvé de plus difficile et à contrario de plus facile ?
Le passage dans les bois comportait des difficultés techniques avec beaucoup de virages serrés en épingles. La portance incohérente de la structure de la neige sur les ¾ du parcours.
Le plus facile et le plus amusant, les descentes pour la sensation de vitesse. Cela m’a permis de doubler les autres participants en « pump track* » grâce à un enchaînement de petites bosses.
le pump track* décrit les mouvements de « flexion-poussée » effectués par une action combinée des bras et des jambes sur le vélo. Grâce à ce mouvement sur les creux et les bosses on augmente sa vitesse sans faire l’usage des pédales.
Que ferais-tu différemment dans ta préparation physique ?
J’accentuerai la prise de volume musculaire pour avoir plus de puissance.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite participer à la « Rovaniemi 150 » ?
Ne pas se focaliser que sur la préparation physique mais aussi et surtout sur la préparation mentale, c’est primordial. Ne pas hésiter à sortir de sa zone de confort.
Est-ce que tu comptes participer à l’édition 2021 ?
J’aimerai bien car maintenant je sais à quoi m’attendre.
Malheureusement je n’y participerai pas car cela représente un investissement financier trop important et de la disponibilité. En effet il est difficile de concilier le travail et une activité sportive à un rythme élevé.